Le secteur portuaire n’est plus ce qu’il était autrefois. S’il désire rester à son apogée, le port doit se régénérer économiquement au niveau de ses activités. L’investissement n’intervient pas qu’au niveau du port. Le port, un système de réseaux doit créer de multiples systèmes de réseaux, réseaux internationaux ainsi que des réseaux avec différents secteurs urbains (Deltombe-Fouillard, 1994). Les réseaux internationaux relèvent à la compétence de l’administration du port. À l’échelle de la ville quotidienne, l’inter-connectivité avec la ville qualifie l’expansion et réorganisation économique (et souvent physique) du secteur portuaire.

 

Jadis, l’industrie portuaire se rattachait à la ville par les ouvriers qui travaillaient dans l’un et vivaient dans l’autre. Les industries ont changées, les emplois ne sont plus les mêmes, toutefois, encore aujourd’hui, le port permet directement et indirectement la création de nouveaux emplois. Avec la mondialisation, la production ne se fait plus à la dimension de l’État-nation, mais plutôt au niveau continental et intercontinental (Beaudouin, 1997). Des marchandises provenant de Melbourne ou la région sont exportées vers l’étranger, agrandissant le marché offert. Ceci peut toutefois avoir un double effet, puisque plus de produits sont offerts au marché local, la compétition de ventes augmente. En effet 87% des importations de conteneurs sont destinées à la zone métropolitaine.

 

Le port de Melbourne supporte plus de 15 900 emplois directement. Il reçoit 37% du commerce de conteneurs de l’Australie, recevant 30 tonnes de café ainsi que 1000 nouveaux véhicules par jour et accueillant plus de mille compagnies. Lien économique, le port contribue à environ 1,8 milliards de dollars à la province de Victoria, mais aussi lien identitaire. L’industrie, bien que privée, appartient en partie à sa population par sa présence et réputation. Le port devient image de la ville.

 

Le port et son industrie sont célébrés. Centre éducatifs durant le jour et illuminé et en spectacle la nuit. Devenir l’image de la ville, ici n’est pas une métaphore. Les grues sont colorées, la couleur judicieusement choisie pour fondre avec l’horizon ou attirer l’attention.

 

La reconnexion du port actif à la ville ne doit pas nécessairement se faire de façon physique, mais plutôt de créer un lien, même si c’est dans l’imaginaire collectif, d’être incapable de dissocier port et ville. « Le port [devient] l’outil indispensable d’une relation commerciale beaucoup plus complexe qui concerne toute le cité. » (Beaudouin, 1997 :286)